Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
10.000 km à vélo à travers les Andes
10.000 km à vélo à travers les Andes
Publicité
Archives
3 janvier 2008

A bout de souffle...

Pour les gens pressés : TOUT VA POUR LE MIEUX !!

Pour les autres, petit récit de notre parcours à velo des derniers jours (details des etapes dans la rubrique itineraire). Nous remplacerons par la prose les photos perdues dans l'appareil photo volatilisé (nous venons d'en racheter un et vous promettons des photos pour les prochains messages...)

Encore imprégnés des images du Torres del Paine et après avoir fait le plein de nourriture pour 4/5 jours - temps que nous estimons mettre pour rallier El Calafate (Argentine) depuis Puerto Natales (Chili) - nous reprenons sans attendre notre periple sur le bitume... Très heureux de retrouver nos belles bicyclettes délaissées depuis quelques temps, nous partons sous un beau et froid soleil vers 6h du matin le 30 décembre. Nous savons que nous serons probablement au milieu de nulle part pour réveilloner, ce qui nous enchante...

Day 1

La première heure se passe bien. Le vent ne s'est pas encore levé et nous laisse profiter de paysages magnifiques sous le soleil radieux du matin (j'écrivais des livres avant). Je ne fais pas durer le suspense plus longtemps. Dans ce beau roman d'aventure, Pierre et Olivia ont un ennemi. El Viento. The Wind. Le Vent. Eole le grand monté sur ses grands chevaux pour les chasser. Et il se manifeste en ce premier jour... Aprés quelques rafales suffisamment puissantes pour embarquer l'avant du velo et nous destabiliser, nous nous efforcons d'avancer pendant quelques heures (un peu de poussée de velos pour quelques cotes face au vent), jusqu´au poste frontière avant de faire une pause. La petite ville de El Turbio nous accueille (sa station service en tout cas, où on nous sert une delicieuse pizza reconfortante). Quelques menus achats (les produits frais ne passent pas les frontières) pour les sandwichs des prochains midi, puis nous profitons pour quelques instants d'un vent dans le dos et d'une magnifique descente... Le reste de la journée se passe pour le mieux au milieu de collines qui nous abritent un peu d'un vent moins violent. Nous apercevons quelques condors et autres guanacos, aigles, lievres, etc. avant de bivouaquer en contrebas de la route, bien à l'abri du vent... Quelques morceaux de bois trouvés miraculeusement à proximité (pas d'arbres dans ces collines herbeuses et seches) nous permettent de faire du feu... Et puis assez vite... Dodo

Day 2

Comme hier, lever vers 5h pour partir au plus vite avant que le vent ne se lève. Nous ne le savons pas encore mais il ne soufflera pas de la journée, ce qui nous permettra d'avaler avec bonheur (meme si parfois un peu en cote) les kilomètres de bitume... puis de ripio. Que es el ripio ? et bien tout simplement un chemin de terre et de pierres, pas très commode pour les cyclistes. Ca vibre, ca vibre... Tellement qu'Olivia perd une puis deux vis de sacoches, ce qui nous oblige à quelques réparations et recherche dans le ripio. Ne retrouvant pas les pièces perdues, nous bricolons comme nous pouvons et repartons. Le beau temps et les paysages traversés (arides mais a perte de vue avec au loin la cordillère des Andes) nous donnent des forces en ce dernier jour de l'année et c'est vers 18h que nous nous arrêtons, au milieu de nulle part comme prévu (à 2 heures de voiture de la première maison), pour préparer notre réveillon. Rien de spécial au menu (saucisson - tres bon en Argentine - purée / saucisses) sinon une plaque de chocolat... Cette fois, pas de bois trouvé miraculeusement, les environs ne sont que paturages assez secs aux herbes un peu piquantes... Nous ferons du feu avec les bouses de bovins et ovins qui paissent tranquillement à proximité... L'année se finit en beauté avec un beau coucher de soleil en cadeau...

Day 3

Rien de tel qu'un lever a 5h00 de nouveau pour bien commencer l'annee. On prend les memes et on recommence mais cette fois, le vent se remet a souffler au bout d'une heure. Conclusion : ripio + viento = dificilo pour les velos... Nous nous accrochons et refusons meme de monter dans un bus qui effectue la liaison et qui s'arrete pour nous embarquer en nous voyant peiner... NON ! c'est a velo que nous rallierons El Calafate. Apres ce sursaut de fierte nous nous epuisons encore 3 heures pour rejoindre la route goudronnee. Le vent est devenu trop fort et nous sommes epuises. A l'intersection des deux routes nous trouvons refuges derriere une maison pour le dejeuner. Nous frappons... Personne. Nous commencons a avaler goulument nos sandwichs quand au bout de 20 minutes, Mario sort de la maison et nous invite a entrer... Il n'avait pas entendu frapper, tout occupe a regarder le championnat anglais de football (Live SVP). Rassasiés Mario nous propose de faire un somme dans un petit dortoir (nous sommes en fait dans un relai de communication sibi de la province pour les urgences). Nous n'osons pas refuser et dormons 3 heures... Trop tard pour repartir, le vent ne s'est pas calme... Mario nous propose de passer la nuit et de repartir le lendemain. Quelle hospitalite ! Nous nous installons confortablement devant Jurassick Park avec lui quand deux autres cyclistes debarquent (une Espagnole et un Allemand) ! Quelle surprise ! Nous finissons la soiree avec eux et Mario autour d'un bon plat qu'il nous a prepare... Dodo vers 22h, il faut tenter de partir avant que le vent ne se leve demain pour ratrapper notre retard (seulement 32 km parcourus aujourd'hui).

Day 4

Le jour le plus long, une sacree etape, probablement la plus difficile de notre periple jusqu'ici. Depart vers 5h30 (pas de tente a plier), le soleil n'est pas encore leve. Le termometre de la station meteo affiche 2 degres, en revanche le vent est calme (25 km/h). C'est parti ! Nous profitons pendant plus d'une heure de conditions favorables meme si le froid nous engourdit un peu les extremites. Les deux autres cyclistes (chevronnes cela fait plus de 2 ans qu'ils voyagent a velo) nous emboitent le pas et nous nous doublons regulirement au cours de la journee au gre des pauses des uns et des autres. Mais rebelotte, le vent se met a souffler vers 7 h. Nous nous accrochons dans les cotes qui s'enchainent et sommes recompenses en fin de matinee par un point de vue magnifique portant sur des km a la ronde. En cadeau, une descente de 10 km face au vent mais suffisamment raide pour nous permettre de souffler (a notre tour) un peu... Petite pause dejeuner au soleil. Contents des 55 km deja parcourus nous decidons de nous accrocher pour rejoindre El Calafate des aujourd'hui comme prevu initialement. Il nous reste 40 km a parcourir... Nous nous en souviendrons longtemps. Un vent de face violent nous empeche d'avancer a plus de 9 km/h, au prix d'efforts consequents. Nous mettrons plus de 4 heures a les parcourir (plus 2 heures de pauses). Lorsque nous arrivons nous sommes "epuises mais ravis, fallait-il que l'on s'aime et qu'on aime la vie" (Aznavour). Le plat de pates et la douche chaude ont un gout particulier... Le sommeil ne sera pas difficile a trouver.

Bonne nuit et à bientot...

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Bonne année à vous deux. Quel beau voyage,ce doit être une expérience fabuleuse. Bonne continuation, je vais continuer à vous suivre.<br /> Bisous.<br /> Anne-Marie Le Pas de Calais
G
Hello,<br /> Pierrot, je vois que tu progresses... mais je reconnais quand même ton style incomparable en espagnol!!<br /> C'est génial ce que vous vivez, on est fier de vous! <br /> G
B
Malgré la souffrance que vous endurez, je ne peux m'empêcher de penser que vous vivez une superbe expérience et j'en suis un peu envieux. <br /> <br /> Un grand bravo et merci pour ces récits littéralement "soufflants".
Publicité